Haiti

Cyclone Jeanne – Septembre 2004

Le 18 septembre 2004 vers 19 h 00, heure locale, JEANNE arrivait sur la partie Nord-ouest d’Haïti provoquant une montée des eaux rapide dévastant la région de Gonaïves et l’île de la Tortue située au Nord de Port de Paix. Au-delà du lourd bilan humain annoncé par les autorités au 25 septembre 2004, près de 1500 morts et au moins 900 disparus, il s’agissait également de quelques 300 000 sans-abris.

Les dégâts occasionnés sur l’habitat traditionnel local furent  importants en raison des glissements de terrain et de la stagnation de l’eau dans une bonne partie de la ville de Gonaïves.

En mission d’évaluation sur l’île de la Grenade, intervention organisée suite au passage du cyclone IVAN, l’équipe des Architectes de l’urgence fut avertie de la situation en Haïti.

Vu l’ampleur de la catastrophe,  l’équipe décida de se rendre sur place afin d’évaluer la situation et le degré de destruction de l’habitat dans le but d’envisager de proposer un cadre de travail pour la réhabilitation des zones affectées.

Sur la base d’un travail cartographique détaillé et de leur constat lors de la 1ère évaluation, les Architectes de l’urgence ont élaboré un programme d’assistance à la reconstruction pour la Grenade et les Gonaïves en Haïti. L’objectif étant d’introduire la notion de mitigation des risques pour la reconstruction destinée aux populations les plus vulnérables.

Les points principaux de ce projet furent donc de :

  • répondre au besoin immédiat de relogement de la population sinistrée;
  • établir un principe sur le long terme pour la reconstruction et la réhabilitation sur ces îles;
  • introduire des mesures structurelles de mitigation afin d’accroître la résistance des structures face aux futures catastrophes climatiques.

Loin de se vouloir une réponse toute faite, notre proposition s’est inscrite dans une  logique de développement durable. Nous sommes persuadés qu’une solution satisfaisante est constituée de multiples petites réponses bien comprises et acceptées au niveau local.

Les phénomènes climatiques étant appelés à se répéter régulièrement, les clefs du problème ne peuvent être détenues que par les habitants eux-mêmes. La conscience du risque doit être développée et assimilée par tous. Le programme proposé n’est pas, et ne peut pas être, une finalité. Une période de suivi et d’évaluation des réalisations a été indispensable afin de pouvoir tirer tous les renseignements possibles. L’expérience acquise fut utile, bien évidemment à Grenade, mais également dans d’autres endroits tel qu’à Haïti ou les problématiques furent comparables et essentiellement dans les Antilles.

Nous tenions à préciser que pour la zone géographique en question, trois types de risques différents étaient à identifier :

  • Risques d’inondation : les précipitations importantes auxquelles pouvait être confronté Haïti, rendaient particulièrement dangereuses les constructions en fond de vallée.
  • Risques de cyclone : les récents cyclones qui avaient traversé les caraïbes montraient bien que ce risque était toujours d’actualité ; sur l’île de grenade, des vents avaient atteint des vitesses de plus de 200 km heure. Il était fondamentale d’adapter la reconstruction à cette mitigation potentielle.
  • Risques sismiques : Haïti, comme beaucoup d’îles des Antilles, est sur une zone sismique connue et identifiée. Il était donc impératif de tenir compte de cette contrainte pour réaliser des constructions simples, qui limitaient les dégâts et surtout les pertes humaines en cas de séisme.