La reconstruction post-séisme dans la région de l’Atlas a débuté !

Depuis un mois, les travaux de reconstruction suite au séisme qui a frappé la région de l’Atlas ont officiellement débuté. À la suite du désastre de septembre 2023, la Fondation Architectes de l’Urgence s’est rapidement engagée à soutenir les communautés sinistrées.

Pour rappel, notre engagement se concentre sur trois projets clés : une coopérative agricole dirigée par des femmes, un centre communautaire et de la petite enfance situés à Moulay Brahim, ainsi qu’un internat pour jeunes filles à Asni. Chacun de ces projets a été choisi pour son impact positif sur les communautés locales et sa contribution à restaurer des conditions de vie optimales.

Grâce à la générosité et à la solidarité de nombreux donateurs, nous avons pu collecter près de 70 % du budget nécessaire pour concrétiser ces initiatives. Cependant, il reste encore du chemin à parcourir pour finaliser ces projets cruciaux, indispensables à la reconstruction et au bien-être des populations affectées.

Pour soutenir les efforts de la fondation Architectes de l’Urgence :

Déploiement de nos initiatives de reconstruction en soutien aux victimes du séisme

À la suite du séisme du 9 septembre 2023, la Fondation Architectes de l’Urgence s’est rapidement mobilisée pour venir en aide aux populations sinistrées. Dans un esprit de solidarité, nous avons pris l’engagement de soutenir trois projets de construction et de réparation dans la région de l’Atlas : une coopérative agricole gérée par des femmes, un centre communautaire et de la petite enfance, ainsi qu’un internat pour jeunes filles. Ces projets ont été soigneusement sélectionnés pour leur pertinence et leur impact positif sur les communautés locales.

À ce jour, près de 70 % du budget nécessaire à la réalisation de ces projets a été collecté. Nous sommes confiants dans la générosité de nos partenaires et donateurs pour nous aider à boucler le financement dans les plus brefs délais, permettant ainsi de concrétiser ces initiatives cruciales pour la reconstruction et le bien-être des populations affectées.

SÉISME MAROC
Stratégie et coût de la reconstruction

La Fondation Architectes de l’urgence est sur le terrain depuis quelques jours pour mener les évaluations dans les secteurs urbain proches de Marrakech et dans les secteurs ruraux. 

Secteur urbain Marrakech et environs, les architectes et ingénieurs constatent essentiellement des fissurations mesurées qui pour une grande majorité sont réparables, il s’agit donc de rassurer les populations pour que les bâtiments puissent être réintégrés. 

Le secteur rural et les zones montagneuses sont fortement touchés. Les destructions et dégâts les plus importants s’y concentrent. C’est donc dans ces secteurs, plus éloignés et moins facilement accessibles qu’il va falloir très rapidement apporter des solutions de logement d’urgence aux populations vulnérables car l’hiver sera là dans 1 à 2 mois.

Il est à noter que les autorités font face et organisent les opérations d’assistance avec méthode. Des tentes ont déjà pu être distribuées dans bon nombre de secteurs, et les autorités travaillent à la mise en œuvre du relogement d’urgence sans pour autant se lancer dans des solutions de bungalows ou des containers mais en favorisant l’apport de moyens financiers aux populations.

En zone rurale, les maisons essentiellement réalisées en terre ou en ossature poteaux poutre avec remplissage parpaings n’ont pas résisté au séisme. La plupart ne respectaient pas les normes de la règlementation parasismique des constructions en terre de 2011 ou le règlement parasismique de 2001 pour autre type de construction. La zone affectée n’était pas considérée comme fortement sismique dans les règlementations en vigueur.

Le communiqué du Cabinet Royal Marocain, du 14 septembre 2023, exprime la volonté de reconstruire en respectant l’aspect architectural, us et coutume et la valeur patrimoniale du bâti. Cette volonté si rapidement affichée traduit une stratégie de valorisation de la typologie de l’habitat local. Aussi, les autorités évoquent le chiffre d’environ 50.000 logements totalement ou partiellement effondrés, au niveau des cinq provinces touchées, ce qui est considérable. Dans le même temps, une somme de 8 000€ va être donnée aux habitants pour les habitations partiellement effondrées et 14 000€ pour les maisons effondrées. Ces montants permettront très probablement de stabiliser sur site les populations touchées avec une pièce habitable.

Cette stratégie est adaptée au contexte et pourra éviter l’habitat transitoire temporaire.

Nous insistons sur l’importance d’encadrer la reconstruction avec des professionnels qualifiés ; il est dangereux de laisser les populations faire de l’auto construction, les milliers de morts de ce séisme en sont la douloureuse démonstration. Des architectes et ingénieurs devront encadrer la reconstruction et appliquer les réglementations parasismiques en vigueur. (Voir documents en annexe)

Le coût de la reconstruction, selon les chiffres annoncés par les autorités près d’une semaine après le séisme, et qui seront donc affinés avec toutes les évaluations en cours, environ 50 000 logements seraient détruits ou sévèrement endommagés. Les autorités vont financer plus de 500 000 millions d’euros pour le logement, selon le communiqué. 

Nous estimons le coût total de la reconstruction à 1 580 millions d’euros, comprenant les 50 000 logements et les 530 écoles endommagées (source Le Matin Maroc 10 sept 2023), sans les infrastructures. 

La Fondation Architectes de l’urgence souligne que compte tenu de l’impératif de l’approche de l’hiver qui peut s’avérer très rude dans ces régions rurales, il serait judicieux de proposer de reconstruire rapidement des cellules d’une pièce habitable d’environ 20 m² par famille en solution transitoire mais pérenne et qui pourrait ensuite être agrandi pour la réalisation de pièces supplémentaires. Cela permettrait de stabiliser les populations dans leur région toutefois plusieurs facteurs peuvent limiter la rapidité des opérations, comme l’éloignement et l’accessibilité difficile des douars, la méthode de choix des bénéficiaires et le choix des matériaux utilisés, terre ou béton.

Il est à noter que la situation dans la montagne est difficile, mais que l’aide s’organise et malgré les difficultés d’accès aux zones touchées, les autorités sont présentes.

Le challenge principal reste donc d’essayer de faire passer l’hiver aux populations vulnérables dans les meilleures conditions en proposant la construction dans l’urgence d’une pièce habitable afin de stabiliser les populations dans leur région.

Patrick Coulombel,
Co-fondateur Architectes de l’urgence